Des algues, des algues oui mais celles d'ici...
Coucou,
Cela faisait longtemps, n'est-il pas ? Mais apparemment, j'avais besoin de repos... Je m'écroulais l'après-midi en une sieste de deux ou trois heures alors que longtemps, longtemps, longtemps je n'ai pas su dormir en journée... et cela ne m'empêchait même pas de dormir la nuit...
Puis cela a commencé à aller mieux alors je me suis organisé une petite visite au Musée des Goémoniers et de l'algue, histoire de parfaire ma culture "alguière"... La première visite a été épique -de mon fait- puisque j'en ai perdu au moins trente minutes... et ce faisant également le côté "historique" de la visite, à cause d'un coup de fil imprévu qui a exigé mon attention et mon intervention pour gérer la réception d'un colis à 600 km de distance... Je vous passe le détail pour le moment, je vous raconterai quand je vous montrerai mon le contenu du colis...
Donc je suis retournée assister à la visite une deuxième fois... Et bien comme cela j'avais la chance de pouvoir encore mieux mémoriser les informations sur la "filière algues, filière d'avenir... Collecter, sauvegarder, valoriser, transmettre", du passé à l'avenir...
Nous avons commencé par un film regroupant des entretiens avec des personnes ayant travaillé ou vécu "la vie de goémonier"... discussions en Breton sous-titrées en Français ou inversement. Puis nous avons rejoint notre hôtesse-conférencière-animatrice autour de la table... Et nous avons appris... une kyrielle de choses.. Euh... je ne suis pas sûre de me rappeler -vais-je avoir besoin d'une cession de rattrapage ?- de tous les noms des goémons de l'estran mais je crois avoir au moins retenu quelques synonymes...
Alors j'ai tout de même retenu que les algues s'installaient" à différentes "hauteurs" de la grève en fonction de leur capacité à résister à l'absence de l'eau... Et celle-ci, laminaire... a une légère tendance à stresser quand on lui refuse l'accès à son cocon habituel -Tiens, elle me rappelle quelqu'un !-... Et... le bonheur des uns faisant le malheur des autres, c'est bien connu, quand elle stresse, elle produit un... gaz ? qui améliore le problème de la couche d'ozone... N'est-elle pas bien charitable ?
Puis nous nous sommes rendus dans un autre angle de la pièce, histoire de changer de point de vue... En effet, la cueillette et la pêche des algues ne datent pas d'hier... L'Ecomusée a donc mis en place dans l'exposition un "coin" contenant les outils utilisés jadis... Le râteau pour ramasser les algues détachées "naturellement" et ramenées sur la grève, travail qui revenait aux femmes et aux enfants...
Les algues étaient donc ramassées et transportées vers les fours creusés dans le sol... Ceux du finistère Nord -tadam !- étaient compartimentés pour diviser le bloc de soude en plusieurs morceaux et ainsi faciliter le retrait et le transport des blocs pierreux.
Mais bien sûr, ramasser les algues "épaves" ne suffisait pas à nourrir sa famille donc les goémoniers partaient en bateau pour "cueillir" à la guillotine. Non, pas celle de Monsieur Guillotin, ça ne serait pas pratique, il ne faut pas étêter les algues mais les couper aux pieds plutôt, la "guillotine" est le nom donné à la faux qui servait à couper les algues.
Parfois, quand les goémoniers partaient travailler sur les îles, il leur fallait bien transporter tous leurs outils.. oui... le cheval aussi... Imaginez la tête du cheval à qui l'on impose de monter à bord !
Oui, quand le travail est dur, on s'organise collectivement, communautairement, mutuellement... Parce que je vous le dis... D'après ce que j'ai appris, Dallas, à côté, c'est de la gnognotte, hein ? ;)
Et oui ! Comme c'est le taux d'iode qui fait foi dans les pains de soude, tous les coups sont permis... ;)
M'enfin, petit à petit, le matériel s'affine, les connaissances aussi, la cueillette se mécanisera même un peu... Des algues, des algues... et des scoubidou, bidou, bidou oua.. Pardon, je m'égare... L'invention du scoubidou a permis d'entortiller les algues autour d'un axe qui comportait une poignée facilitant la prise en main et décuplant la force utilisée (celle du goémonier, je vous le rappelle). Puis l'on a fixé ce scoubidou à une sorte de "grue" qui a permis d'accroître la production... Là, peut- être vous posez-vous la question qui est venue à tout le monde lors des deux visites... Mais si l 'on "arrache" les algues, ne risque-t-on pas d'empêcher les algues de repousser ? A cela je répondrais, forte de ma nouvelle science.. "Que nenni ! C'est mal connaître les algues..." :) Elles ne se reproduisent pas par développement des racines, les "crampons" ne leur servent qu'à s'arrimer... si je puis dire... Donc voilà des soubidous... puiqu'après études, observations et autres joyeusetés, la machinerie a été autorisée...
Mais tout ça pour quoi ? Ben pour l'iode... Comment ? C'est tout ? Tout ce travail pour de la teinture d'iode ? Ben oui...
Mais ça, c'était avant !
Parce que franchement, vous en utilisez beaucoup, vous, de la teinture d'iode ? Les ressources étant plutôt riches, des recherches ont été orchestrées. Ce qui est intéressant, c'est que les recherches vont dans deux directions liées de manière incontournable je pense, si l'on ne veut pas faire encore un beau gâchis... Non seulement il s'agit de trouver de nouvelles manières d'utiliser les algues, qui sont riches en moults éléments bienfaisants, mais de surcroît il s'agit de trouver une manière de préserver la pérennité de ces ressources dans la nature... Les paris sont ouverts, mais pour le moment, on sent bien que cela fait partie du "contrat"... M'enfin... je ne suis pas dans le secret des dieux non plus, hein ?
Quoi qu'il en soit, des progrès, il y en a eu déjà ! Utilisation de l'alginate.. des carraghénanes... oui, oui, vous savez ? une partie des E... dans la liste des ingrédients des produits que vous achetez ?
Ils sont partout ! Repérez les tous ! Alors comme les "adjuvants" me posent question depuis fort fort fort longtemps, suspicieuse que je suis quant à l'origine de mes migraines, je me rappelle bien qu'il y a quelques années, quand on parlait "carraghénanes", on ajoutait "innocuité non garantie à long terme"... Ca ne rassure pas, n'est-il pas ? Pour l'instant, rien de plus... ni pour mes migraines, ni pour autre chose... M'enfin... des algues... Jusqu'à maintenant, le seul "danger" que je leur trouvais, c'était leur viscosité sous mes pieds pendant la baignade...
La petite anecdote qui nous a amusés pendant la visite, même si elle n'a pas du tout fait rire la petite jeune fille à qui ses parents disaient "Tu vas bien goûter des algues, pour en connaître le goût ?" "Arghhhh.... non !" Notre hôtesse lui a donc montré les produits ci-dessus qui en contenait... Et la jeune demoiselle répétait "J'arrête d'en manger !" "J'arrête aussi ça !" J'ai ri mais ce devait être très désagréable...
Mais le domaine alimentaire n'est pas le seul à profiter des bienfaits de "Mer Nature" (oki, elle était facile...)... les cosmétiques font leur beurre également, beurre d'algues, pas de karité, évidemment ! ;
Une petite pause culturelle... qui évoque la production et l'utilisation des algues dans le monde...
Les algues profitent également aux domaines techniques : peinture et décoration... Ah non, cette photo-là était pour me rappeler la peinture que je devais chercher pour mon salon...;) Mais également agriculture, fabrication d'objets "plastique"... Du plastique d'algues ! On n'arrête pas le progrès...
Et effectivement, avec ces ancêtres, il y a encore de quoi faire dans l'avenir, si tant est que nous sachions raison garder cette fois...
29880 PLOUGUERNEAU
Tél : 02 98 37 13 35 / 06 79 74 06 61
Fax : 02 98 04 75 35
Cela faisait longtemps, n'est-il pas ? Mais apparemment, j'avais besoin de repos... Je m'écroulais l'après-midi en une sieste de deux ou trois heures alors que longtemps, longtemps, longtemps je n'ai pas su dormir en journée... et cela ne m'empêchait même pas de dormir la nuit...
Puis cela a commencé à aller mieux alors je me suis organisé une petite visite au Musée des Goémoniers et de l'algue, histoire de parfaire ma culture "alguière"... La première visite a été épique -de mon fait- puisque j'en ai perdu au moins trente minutes... et ce faisant également le côté "historique" de la visite, à cause d'un coup de fil imprévu qui a exigé mon attention et mon intervention pour gérer la réception d'un colis à 600 km de distance... Je vous passe le détail pour le moment, je vous raconterai quand je vous montrerai mon le contenu du colis...
Donc je suis retournée assister à la visite une deuxième fois... Et bien comme cela j'avais la chance de pouvoir encore mieux mémoriser les informations sur la "filière algues, filière d'avenir... Collecter, sauvegarder, valoriser, transmettre", du passé à l'avenir...
Nous avons commencé par un film regroupant des entretiens avec des personnes ayant travaillé ou vécu "la vie de goémonier"... discussions en Breton sous-titrées en Français ou inversement. Puis nous avons rejoint notre hôtesse-conférencière-animatrice autour de la table... Et nous avons appris... une kyrielle de choses.. Euh... je ne suis pas sûre de me rappeler -vais-je avoir besoin d'une cession de rattrapage ?- de tous les noms des goémons de l'estran mais je crois avoir au moins retenu quelques synonymes...
Alors j'ai tout de même retenu que les algues s'installaient" à différentes "hauteurs" de la grève en fonction de leur capacité à résister à l'absence de l'eau... Et celle-ci, laminaire... a une légère tendance à stresser quand on lui refuse l'accès à son cocon habituel -Tiens, elle me rappelle quelqu'un !-... Et... le bonheur des uns faisant le malheur des autres, c'est bien connu, quand elle stresse, elle produit un... gaz ? qui améliore le problème de la couche d'ozone... N'est-elle pas bien charitable ?
Puis nous nous sommes rendus dans un autre angle de la pièce, histoire de changer de point de vue... En effet, la cueillette et la pêche des algues ne datent pas d'hier... L'Ecomusée a donc mis en place dans l'exposition un "coin" contenant les outils utilisés jadis... Le râteau pour ramasser les algues détachées "naturellement" et ramenées sur la grève, travail qui revenait aux femmes et aux enfants...
Les algues étaient donc ramassées et transportées vers les fours creusés dans le sol... Ceux du finistère Nord -tadam !- étaient compartimentés pour diviser le bloc de soude en plusieurs morceaux et ainsi faciliter le retrait et le transport des blocs pierreux.
Mais bien sûr, ramasser les algues "épaves" ne suffisait pas à nourrir sa famille donc les goémoniers partaient en bateau pour "cueillir" à la guillotine. Non, pas celle de Monsieur Guillotin, ça ne serait pas pratique, il ne faut pas étêter les algues mais les couper aux pieds plutôt, la "guillotine" est le nom donné à la faux qui servait à couper les algues.
Parfois, quand les goémoniers partaient travailler sur les îles, il leur fallait bien transporter tous leurs outils.. oui... le cheval aussi... Imaginez la tête du cheval à qui l'on impose de monter à bord !
Oui, quand le travail est dur, on s'organise collectivement, communautairement, mutuellement... Parce que je vous le dis... D'après ce que j'ai appris, Dallas, à côté, c'est de la gnognotte, hein ? ;)
Et oui ! Comme c'est le taux d'iode qui fait foi dans les pains de soude, tous les coups sont permis... ;)
M'enfin, petit à petit, le matériel s'affine, les connaissances aussi, la cueillette se mécanisera même un peu... Des algues, des algues... et des scoubidou, bidou, bidou oua.. Pardon, je m'égare... L'invention du scoubidou a permis d'entortiller les algues autour d'un axe qui comportait une poignée facilitant la prise en main et décuplant la force utilisée (celle du goémonier, je vous le rappelle). Puis l'on a fixé ce scoubidou à une sorte de "grue" qui a permis d'accroître la production... Là, peut- être vous posez-vous la question qui est venue à tout le monde lors des deux visites... Mais si l 'on "arrache" les algues, ne risque-t-on pas d'empêcher les algues de repousser ? A cela je répondrais, forte de ma nouvelle science.. "Que nenni ! C'est mal connaître les algues..." :) Elles ne se reproduisent pas par développement des racines, les "crampons" ne leur servent qu'à s'arrimer... si je puis dire... Donc voilà des soubidous... puiqu'après études, observations et autres joyeusetés, la machinerie a été autorisée...
Mais tout ça pour quoi ? Ben pour l'iode... Comment ? C'est tout ? Tout ce travail pour de la teinture d'iode ? Ben oui...
Mais ça, c'était avant !
Parce que franchement, vous en utilisez beaucoup, vous, de la teinture d'iode ? Les ressources étant plutôt riches, des recherches ont été orchestrées. Ce qui est intéressant, c'est que les recherches vont dans deux directions liées de manière incontournable je pense, si l'on ne veut pas faire encore un beau gâchis... Non seulement il s'agit de trouver de nouvelles manières d'utiliser les algues, qui sont riches en moults éléments bienfaisants, mais de surcroît il s'agit de trouver une manière de préserver la pérennité de ces ressources dans la nature... Les paris sont ouverts, mais pour le moment, on sent bien que cela fait partie du "contrat"... M'enfin... je ne suis pas dans le secret des dieux non plus, hein ?
Quoi qu'il en soit, des progrès, il y en a eu déjà ! Utilisation de l'alginate.. des carraghénanes... oui, oui, vous savez ? une partie des E... dans la liste des ingrédients des produits que vous achetez ?
Ils sont partout ! Repérez les tous ! Alors comme les "adjuvants" me posent question depuis fort fort fort longtemps, suspicieuse que je suis quant à l'origine de mes migraines, je me rappelle bien qu'il y a quelques années, quand on parlait "carraghénanes", on ajoutait "innocuité non garantie à long terme"... Ca ne rassure pas, n'est-il pas ? Pour l'instant, rien de plus... ni pour mes migraines, ni pour autre chose... M'enfin... des algues... Jusqu'à maintenant, le seul "danger" que je leur trouvais, c'était leur viscosité sous mes pieds pendant la baignade...
La petite anecdote qui nous a amusés pendant la visite, même si elle n'a pas du tout fait rire la petite jeune fille à qui ses parents disaient "Tu vas bien goûter des algues, pour en connaître le goût ?" "Arghhhh.... non !" Notre hôtesse lui a donc montré les produits ci-dessus qui en contenait... Et la jeune demoiselle répétait "J'arrête d'en manger !" "J'arrête aussi ça !" J'ai ri mais ce devait être très désagréable...
Mais le domaine alimentaire n'est pas le seul à profiter des bienfaits de "Mer Nature" (oki, elle était facile...)... les cosmétiques font leur beurre également, beurre d'algues, pas de karité, évidemment ! ;
Une petite pause culturelle... qui évoque la production et l'utilisation des algues dans le monde...
Les algues profitent également aux domaines techniques : peinture et décoration... Ah non, cette photo-là était pour me rappeler la peinture que je devais chercher pour mon salon...;) Mais également agriculture, fabrication d'objets "plastique"... Du plastique d'algues ! On n'arrête pas le progrès...
Et effectivement, avec ces ancêtres, il y a encore de quoi faire dans l'avenir, si tant est que nous sachions raison garder cette fois...
Une visite extrêmement intéressante et sympathique, si cela vous tente, c'est le mardi et le jeudi, à 14h30 pour les visites commentées de l'Ecomusée, mais vous pouvez vous y rendre aux horaires d'ouverture également. Merci beaucoup pour cette agréable balade culturelle.
Bonne journée
Ecomusée de Plouguerneau et du Pays Pagan
BP 35 - 4 stread Kenan Uhella29880 PLOUGUERNEAU
Tél : 02 98 37 13 35 / 06 79 74 06 61
Fax : 02 98 04 75 35
Commentaires
Enregistrer un commentaire